Situation géographique

Ifrane, perle du Moyen Atlas marocain, est caractérisée par son urbanisme à l'européenne. C'est le chef lieu de la province d'Ifrane, dont la superficie est de 3 573 km2 et qui est administrativement composée de deux municipalités (Ifrane et Azrou), cinq caïdats (Tizguit, Dait Aoua, Ain Leuh, Timahdit et Irklaouen) et neuf communes rurales Tizguite, Dait Aoua, Ain Leuh, Sidi Ali, Timahdit, Ben Smim, Souk El Had et Zaouia d'Ifrane : Zaouia Ait Sidi Ali). Selon le nouveau découpage administratif, la province fait partie de la région Meknès-Tafilalet

Toponymie et étymologie

En tamazight (berbère), Ifrane signifie grottes (au singulier : ifri). La région est en effet connue pour ses grottes, qui s'étendent jusqu'à El Hajeb : ce sont elles qui ont donné leur nom à la ville. Par méconnaissance, on a associé à Ifrane le nom d’Oufrane, alors que ce dernier désigne une ville située dans l'Anti-Atlas marocain. Historiquement l'ancien nom d'Ifrane est Tourtite, qui en berbère signifie jardin [1]. Le développement d'Ifrane et de sa région doit beaucoup aux potentialités naturelles, notamment au cèdre, et ce, depuis la colonisation du Maroc.

Biodiversité

La région d'Ifrane constitue une aire géographique riche par sa biodiversité faunique et floristique[[2]], mais ses S.I.B(Sites d'intérêts biologiques et écologiques) et son parc national [1] subissent une forte pression due à la dégradation de la forêt, au surpâturage[3] et aux visiteurs non avertis qualifiés de pollueurs potentiels. Selon l'équipe de Jean et Michel Tarrier[4] le choix sur Ifrane à ses raisons. Le site d'Ifrane comme emblématique et pourquoi ? <naturalistes qui s'y rendent pour leurs études. Le célèbre entomologiste anglais Harold Powell y tenait officine jusqu'en 1950 ("La pharmacie des Lycènes"). Noyée dans les arbres, la ville apparaît comme un parc : lacs, cours d'eau, prairies florifères, cèdres et chênes centenaires, frênes, érables, oiseaux, papillons sont un cadre de vie hors pair. Les hauts indices en vigueur, tant de biodiversité (qualitatif) que de populations (quantitatif) en font un réservoir génétique de premier rang et ont présidé à la classification conservatoire du Parc national d'Ifrane. Si, pour promouvoir une action concernant la conservation du patrimoine naturel, le choix s’est porté sur Ifrane, dite Capitale écologique du Maroc, c'est qu'il n'y a pas de meilleur symbole pour illustrer la possible harmonie entre l'Homme et la Nature. Mais face à une fréquentation croissante, voire envahissante en saison, le site doit désormais bénéficier d’une gestion plus rapprochée dont les autorités sont parfaitement soucieuses. La mise en place d’un tel projet, à vocation tout autant attractive que didactique, constituera donc aussi la judicieuse opportunité de sauvegarde du legs bio-patrimonial tant précieux que représentent le Val d’Ifrane et ses alentours>>. '"A l'aube du troisième millénaire, le destin et la liberté de nos générations est d'inventer un nouveau monde : l'homme, la société, la Nature réconciliés"'

Parc national d'Ifrane

Le parc national d'Ifrane fait partie de la série des Parcs nationaux du Maroc et est le plus représentatif par la richesse de son écosystème et de ses paysages. Il constitue un pôle touristique de prédilection pour les randonneurs et les pêcheurs qui pratiquent ce sport dans une ambiance sereine. Situé au cœur du Moyen Atlas en plein causse karstique, représentatif de la beauté paradisiaque du Moyen Atlas, le parc national d'Ifrane s'étend sur plus de 500 km². Il abrite notamment la plus grande forêt de cèdres du Maroc. Il englobe un ensemble de gîtes à caractère biodiversitaire d'une rareté remarquable (parc de Tizguite, Val d'Ifrane : les sources Vittel, Lac Daït Aoua, Daït Hachlaf, Daït Ifrah,Daït Iffer et d'autres), outre la station ski à Michlifen. Ce patrimoine est malheureusement soumis à diverses pressions relatives à certains facteurs connus chez les rares spécialistes en la matière à savoir : le surpâturage ; la dynamique de la population locale et citadine ; la surexploitation de la forêt. La vulnérabilité à la disparition de patrimoine est imminente, si l'on se refère à ce document de Jean Delacre connaisseur de cette contrée[1], son sort deviendra comme celui du fameux lion de l'Atlas dont le dernier spécimen calcifié en est temoin des dégâts causés par schizophrènie de l'homme moderne.

SITES TOURISTIQUES

SOURCES & CASCADES
• La source Vittel : appelé aussi "cascade de la vierge" est située à 3 Km d'Ifrane; c'est un parc idéal Pour la détente et les Pique-niques. • La source RAS El Ma : située à 5Km d'Ifrane sur la Route reliant Ifrane à Azrou .Site de vacances et centre d'estivage des plus fréquenté. • Les cascades du Refuge : à 7 Km d'Ifrane, c’est un parc idéal pour la détente et les pique-nique. • Les cascades de la Zaouiate Oued Ifrane : site classé offrant une vue féerique, surtout au moment du lâché des eaux.
LACS, OUED et PLANS D’EAU
• Lac Dayet Aoua :lac à brochet constituant également un site de pique-nique apprécié. • Lac d’Afenourir : à 26 Km d’Azrou, zone humide classée dans le cadre de la convention de RAMSAR pour le protection des oiseaux migrateurs. • Lac Dayet Hachlaf : pièce d’eau très fréquentée par les amateurs de truite. • Lac Dayte Ifrah : c’est un des plus grands lacs du Moyen Atlas, (117 ha pour une profondeur de 12 m) alimenté surtout par la nappe et la fonte de neige . Abrite 1500 oiseux en hivernage. • Oued Tizguite - Val d’Ifrane : site paradisiaque le plus fréquenté de tous , attire les estivants par dizaine de milliers. • Plan d’eau Zerrouka 1 : site apprécié des pêcheurs sportifs.( à 1 Km d’Ifrane). • Plan d’eau d’Ain Mersa : pièce d’eau aux alentours immédiats de la ville d’Ifrane (7 Km). • Plan d’eau de Sidi Mimoun : étape privilégiée sur le circuit des lacs (à 22 Km d’Ifrane). • Plan d’eau d’Amghass : situé à 26 Km d’Azrou, deux parmi le chapelet de plans d’eau aménagés sur cet oued, pour le plaisir des pêcheurs de salmonidés.

Lac Daït Iffer

Le lac ou Daït Iffer est situé dans la Province d'Ifrane, au Maroc, et fait partie de la série des Daiat (lacs) à une douzaine de kilomètres de la ville d'Ifrane. (33°36′30″N, 4°54′30″W) de forme subcirculaire a un diamètre de 300 m, le plan d’eau est à une altitude de 1530 m et 6 m de profondeur. Le bassin versant couvre une superficie de 388 hectares, alors que celle du lac est de 3,5 hectares. Il occupe le fond d’un synclinal formé de dolomie liasique et fait partie du paysage karstique du Moyen Atlas. Il est caractérisée par un climat semi humide à cause des précipitations d’origine atlantique. La principale saison des pluies est comprise entre novembre et mars. La végétation est fonction de la topographie : les arbustes xérophytes dominent l’étage situé entre 2500 et 1600 m d’altitude. Autour de 1500 m se trouve l'étage représenté par le cèdre et les feuillus ou chênes verdâtres (quercus) à 1200 m limité par une foret dense (matorral) entre 1200 et 800m.

Lac Daït Aoua

Le lac Daït Aoua est le lac le plus réputé du Maroc. Son accès est très facile, situé à 15 kilomètre au nord d'Ifrane par la RN 24 Ifrane-Fès,commune rurale d'Ifrane,donne directement sur le lac de 140 ha, sa superficie est variable selon les saisons. Sa profondeur reste faible, de quatre à cinq mètres à l'amont (ouest) et une partie avale (à l'est) envasée, d'aspect marécageux, exondable en été. Le lac est entouré par une prairie humide rase et des massifs forestiers de chênes verts (Quercus rotundifolia) et de cèdres :Cedrus atlantica. Une ceinture de peupliers et quelques pieds de saules entourent le lac sur ses bords immédiats. La flore submergée et émergée est abondante et très diversifiée ; présence de Myriophyllum spicatum, Juncus bufonius, carex sp, Polygonum amphibium, Ranunculus millifoliatus, Scirpus lacustris, Phragmites communis et Typha sp. C'est l'une des rares zones humides montagneuses avec des habitats bien variés (eau peu profonde, prairie humide, marécage à émergents, vasières et forêt).

Lac Afennourir

Le lac d'Afennourir relève adminstrativement de la province d'Ifrane commune rurale de Ain Leuh, village situé juste à la frontière de la province de Khénifra non loin des fameuses sources d'Oum Errabiaa (ou Oum Er-Rbia). Sa situation géographique en plein forêt cèdraie lui confère le statut de Ramsar le 20 juin 1990 listé parmi les zones humides[1] du Moyen Atlas, en raison des fonctions écologiques et hydrologiques qu’elles remplissent, pour la conservation de la diversité biologique mondiale et la pérennité de la vie humaine.

Histoire

Les Beni M'Tir sont parmi les tribus guerrières les plus redoutables à l'instar des autres tribus de Moyen Atlas, comme les Zayanes à Khénifra, les assaillants français se trouvaient dans une posture militaire défavorable, la confrontation contre les Beni M'Tir et Beni M'Guild avaient laissé de mauvais souvenirs pour 7e et 14e BCA (Bataillon de chasseur alpin) en 1913 sous le commandement de Lyautey, qui selon ses écrits :« L'expérience faite depuis un an dans des conditions exceptionnellement concluantes en raison des rudes campagnes menées dans un pays des plus difficiles aux Beni M'Tir, au Sud de Mogador, au Tadla, contre un adversaire de premier ordre, a fait ressortir avec éclat la valeur et l'instruction de ces unités formées à bonne école, entièrement dans la main de leurs chefs et rompues à la manœuvre II s'est donc produit ceci, c'est que, depuis un an, ce sont les deux bataillons de Chasseurs alpins qui, l'un au Nord, l'autre au Sud du Maroc, ont servi d'étalon, d'exemple et de stimulant aux autres troupes blanches et ont acquis très rapidement et ceci est capital - une véritable légende aux yeux des Marocains." (Général Lyautey, 1913). La France est détérminée de s'emparer des plaines du Sais qui font partie du Maroc utile, vue la richesse du territoire des Beni M'Tir. Sous la conduite du rebelle Mohand N'Hammoucha la résistance berbère atteint son paroxysme, les attaques sur la ville de Fes siège du Makhzen n'ont pas été fructueuses en raison de la présence de la colonne de Moinier ou colonne de Fes:(Le terme de colonne Fes désigne les troupes mixtes envoyées à Fès par la France pour combattre les tribus marocaines insurgées. La colonne partit de Casablanca le 21 avril 1911 ; elle comprenait quelque 20.000 hommes, 2000 chameaux, des centaines de mulets, les montures des cavaliers, les munitions, l'équipement et l'approvisionnement. Elle s'étirait sur plusieurs kilomètres) qui défendait farouchememt Fes des incursions des tribus berbères du Moyen Atlas y compris les Zayanes sous la conduite de Mouha ou Hammou Zayani. L'impact de l'insurrection malgré les dégats causés par les mutins était un fiasco pour des raisons tactiques et logistiques face à une armée organisée, tout le Moyen Atlas est pris en tenaille par les troupes coloniales opérant dans un cadre stratégique bien conçu, il s'agit des axes de Taza-Meknes, Casablanca-Tadla sous le commandement du boucher de la pacification du Maroc(Charles Mangin) et de Boudnib jusqu'aux confins des confédérations des Ait Attas et des Zayanes, le poste avancé de Timahdit avait joué un rôle militaire crucial qui réduira la marge de manœuvrabilité des tribus berbères...

Archéologie

La présence humaine dans la région remonte au Néolithique comme en témoignent des grottes telles que celles de Tizguite ainsi que des vestiges archéologiques remontant à la Préhistoire, il y a 50 000 ans, la découverte de campements Atérien (culture caractéristique du paléolithique du Maghreb) par le groupe de chercheurs de l'Institut des sciences de l'archéologie et du patrimoine (INSAP) à Michlifen près d'Azrou à Ain Leuh (grotte d'ifri Ouberid), Zerouka, Ghabt, Al Bahr et Itto et à El Hajeb et les vestiges trouvés (ossements, objets...). Il faut noter que la présence des vestiges juifs marocains qu'on attribue à Ifrane n'a aucun fondement ni historique ni archéologique, il s'agit d'Oufrane dans l'Anti-Atlas.

Ifrane moderne

Ifrane sera habitée plus tard par une population issue des deux grandes tribus berbères parlant le Tamazight, les Béni M’guild les Béni M’tir et une partie des Ait Seghrouchen, tribus nomades qui se déplacent entre les paturages verdoyants de Timahdite et Azrou jusq'aux confins du pays Zayanes. Vue sa situation géographique comparable aux paysages de l'Europe, la création d'Ifrane est l'œuvre du secrétaire géneral du protectorat au Maroc Éric Labonne en 1928. Trois dates à retenir : Centre d'estivage pour les colons Français : arrêté viziriel du 16 septembre 1929. Puis municipalité : le 14 Janvier 1947. Et province. Le choix des colons s'inscrit dans trois cadres : contrôle des ressources naturelles ; compenser le dépaysement de la communauté française établie au Maroc par le site d'Ifrane à vocation estivale : Maurice de Gandillac en est témoin [9]. la garnison de Timahdit constitue un atout stratégique militaire qui sert de liaison entre Taza et Tadla dont le but de faciliter les interventions militaires et cerner les tribus Amazighes hostiles à la présence coloniale notamment la tribu des Zayanes sous la conduite de Mouha ou Hammou Zayani, Mouha ou Said d'Elkssiba et d'autres foyers insurrectionnels dans le Moyen et le Haut Atlas réputés par leur hostilité envers les Iroumines (les chrétiens) et leur qualité de guerriers nourrie par leur attachement à la terre, surtout après la défaite de France le 13 novembre en 1914 à Khénifra dans la fameuse bataille d'Elhri qui represente la défaite la plus catastophique d'Afrique du Nord ,selon l'aveu même des Français .
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